À ceux qui ne savaient pas, Mike Ward est poursuivi pour ses propos tenus à l’endroit de Jérémy Gabriel et de son handicap dans un numéro. Chu 100% avec l’humoriste. Plutôt que de l’envoyer gémir devant le pape, les parents du gosse auraient dû y réfléchir à deux fois. Ils en ont fait une personnalité publique, chose qui visiblement ne le rebute pas puisqu’il a l’ambition de maltraiter les tympans de l’humanité entière. Mentalité de cons.
Autrement. Sur ma dernière publication, enfin la suivante publiée simultanément, je vous sers une brique sur la laïcité. Encore. Pourtant j’ai la tête ailleurs en ce moment et je suis plutôt exaspéré que ce sujet revienne dans l’actualité. Forcément il revient, puisque rien n’a été réglé et que tout ne cesse de s’envenimer. Grâce à nos politicards, tous partis confondus. Soudaine envies de ne plus jamais voter… Mais voilà, des dessins sur les religions, j’en ai fait des pelletées. Et il m’en reste un camion. Projets barbotant quelque part dans l’incertain du néant. La version première du texte qui accompagne le tout a aussi été écrite il y a belle lurette. Alors non, je ne suis pas obsédé, je fais de la récup.
Ce qui me prends l’encéphale, c’est la suite des choses. Plein le cul de dessiner des politiciens, plein le cul d’écrire à la première personne, pour justifier mes images, comme si c’était important. Envie de dessiner des gens ordinaires ou leur représentation animalière. Ou le Maraîcher Masqué, tiens.
Les images qui suivent ont été griffonnées avec des gros crayons de merde sur des papiers pendant la rencontre de la Journée de la Vitalité Culturelle dans les Basques.
Qu’est-ce qu’être artiste en ruralité? Vague à l’âme, anonymes sursauts de dignité, déjà-vu, élus régionaux au compte-goutte, omniprésente asphyxie orchestrée par les élites politiciennes : austérité quand tu nous tiens… Il est temps que les citoyens de la ruralité (et de partout d’ailleurs) s’intéressent à ce qui les touche directement, qu’ils cessent d’être de passifs spectateurs dont le destin est enfumé par des spécialistes de la politique. Sous perfusion d’images préfabriqués pour voyeuristes, tu chie pas loin.
Artiste tout court, artiste en région…
Un peu loin pour moi mais très belle initiative :
La Journée sans culture est une journée de grève symbolique, portée par des artistes, travailleuses et travailleurs culturel.les, pour nous-mêmes et pour la société dans laquelle nous œuvrons. Non pas une grève comme refus, mais comme un temps d’arrêt, une pause que nous nous donnons, collectivement, pour discuter de ce qui nous importe. C’est une journée où les travailleuses et travailleurs de l’art de toutes disciplines et milieux sont invité.es à se rencontrer pour réfléchir au présent des arts et à son avenir. Que voulons-nous pour les arts, au-delà ou en-deçà des politiques culturelles qui, en cherchant à nous soutenir, finissent aussi par nous administrer?
Le 21 octobre prochain, nous serons au Théâtre Aux Écuries pour ouvrir un espace de réflexion et de discussion sur des enjeux centraux, depuis la manière dont nous faisons l’art jusqu’à celle dont nous participons au monde que nous habitons. Où que vous soyez en cette journée – chez vous ou dans votre salle de répétition, dans votre atelier ou dans les bureaux de votre organisme, dans un café ou dans un parc – vous êtes invité.es à organiser vos propres rencontres, portes ouvertes ou portes closes. Nos voix sont multiples; nos possibilités, infinies.
Au terme de l’événement, une publication sera réalisée afin de rassembler et de relayer les idées, questionnements, urgences et désirs qui nous animent, dans un esprit de dissensus fertile. Notre manière de redonner la tribune à celles et ceux qui produisent cette « culture » dans laquelle l’art se dissout, une culture que l’on vante à profusion, mais au sujet de laquelle on nous consulte bien peu. Vivement l’indocilité !
Au fait, j’ai eu un premier don, 20$, en main propre. «Pour l’ensemble de l’œuvre, pour ce que tu fais». Ostie, c’est cool.
★ Lecteurs, lectrices, j’espère que ça t’a plu ou autrement que ça t’as apporté un petit quelque chose. Tu peux visiter ma page de «DONS» (t’y trouveras un aperçu (nivelé au plus bas) de la valeur d’un billet comme celui que je viens de t’offrir). T’as même le droit de m’encourager! ★