Je ne connais intimement aucune personne trans. J’en ai côtoyé, sans pour autant prétendre les connaître. Les trans ne sont pas légion – surtout en région. Et pourtant, ils existent et ils continueront d’être. Virtuellement, j’en connais. Et ce sont leurs confidences qui me poussent à vous offrir ces mots, ces dessins. Mais honnêtement, je ne tiens pas spécialement à être une sorte de porte-parole. La diversité me nourrit, me plaît – à moi qui suis banalement hétéro, pas du tout adepte d’épilation et friand des pressions douces et gourmandes que seules peuvent exercer les touffes classiques – mais voilà, j’aime mieux quand les trans et les intersexes (qualifiés autrefois d’hermaphrodites) parlent en leur nom. Idéalement, pas dans le genre de Jessica Yanniv; cette femme trans de Colombie Britannique qui collectionne les plaintes/poursuites (seize en tout) contre de malheureuses esthéticiennes à statut précaire et jubile de voir sa trogne et les détails de son appareil génital massivement diffusés d’un océan à l’autre… Une nuisance pour les trans dont la majorité n’endosse pas ce genre d’excès.
Pour ce qui est des sorties publiques de Gabrielle Bouchard, mon sentiment brut – et là, je n’engage que ma petite personne – c’est qu’il est malaisant de voir une femme trans pousser la gourmandise jusqu’à se faire porte-parole d’un organisme censé représenter l’ensemble des femmes. Et je n’avance pas cela du fait que je trouve Bouchard imbuvable avec ses grilles de lecture étazuniennes. Il devrait, à mon humble avis, en être de même pour ce qui est des épreuves sportives destinées aux femmes. D’ailleurs, je ne crois pas qu’il y ait chez les trans une soif particulière pour cela. Non que je veuille porter écho aux braillements de conservateurs anti-avortement tels que ceux qui gargouillent au sein de «The héritage Foundation» (USA); ni parce que je veux enlever quoi que ce soit aux trans; mais bien parce que je crois que la majorité composée de femmes «biologiques» devrait avoir droit de cité. Je m’oppose à la mise en accusation permanente de ces femmes/hommes dont le parcours de vie est celui de la majorité.
Les glapissements conservateurs et religieux voudraient nous donner l’impression que nous sommes en proie à une invasion de trans et d’intersexes écumant de rage et avides de piétiner les droits de la majorité. Or faire tourner ce genre de fumier, c’est contribuer à donner l’impression que ces micro-minorités constituent une menace. Cela tient d’un délire nourrit par les frasques d’une poignée d’individus exaltés par la mouvance intersectionnaliste. Plus grave, cela risque de porter préjudice à des personnes hautement vulnérables. Il est consternant que des gens prétendument instruits contribuent à caricaturer une population aussi fragile. Les revendications de l’immense majorité des trans/intersexes sont beaucoup plus terre à terre.
Un autre texte qui date de juin 2019.
(…) Sur ce sujet, j’aimerais aussi proposer quelques pistes de réflexion. Et là, c’est le biologiste qui parle. Il m’apparaît évident que des facteurs environnementaux brouillent les cartes au sein de notre humanité en perturbant, entre autres, les fonctions de la reproduction. Les exemples sont nombreux et ils ne datent pas d’hier. Parmi les plus médiatisés, pensons aux poissons se féminisant sous l’effet de résidus de pilules contraceptives en circulation; aux cas de stérilité liés à l’usage de pesticides (je me souviens du témoignage troublant d’un jeune homme dans un film de Louise Vandelac); ainsi qu’au déclin des populations de rapaces dans les années 70, alors que les coquilles de leurs oeufs s’amincissaient pour cause de bioaccumulation de pesticides organochlorés. Le rôle des perturbateurs endocriniens présents dans notre quotidien est devenu un enjeu majeur et nous peinons encore à en établir toute la portée. La situation est d’autant plus préoccupante que dès lors que nous tentons de préciser les effets du bisphénol A des contenants alimentaires, des retardateurs de flammes, des phtalates présents dans certains plastiques, des parabènes des cosmétiques et de certains médicaments et, encore et toujours, des pesticides, nous nous heurtons à des intérêts industriels rodés à l’art de noyer les poissons.
★ Lecteurs, lectrices, j’espère que ça t’a plu ou autrement que ça t’as apporté un petit quelque chose. Tu peux visiter ma page de «DONS» (t’y trouveras un aperçu (nivelé au plus bas) de la valeur d’un billet comme celui que je viens de t’offrir). T’as même le droit de m’encourager! ★
Pour suivre sur FB, c’est ici.
Laisser un commentaire