Après l’acte ignoble posé hier à Paris par trois sous-merdes humaines, fanatiques et exaltés, c’est clair qu’en tant que dessinateur satirique la peur te pogne un peu. T’imagine un trou-de-cul à quotient intellectuel de trypanosome qui débarque dans ton bled, kalachnikov aux poings, te beugle un «Allah akbar!» et te bousille le corps. Un freak d’Allah qui termine ta vie, la seule que t’aies. Parce que lui, cet abruti, sa vie il s’en fout. Il n’existe que pour un arrière-monde fantasmé.
Outre la peur, ça fout en larmes, puis en calvaire, car ces âneries se multiplient. Pour quelle autre idéologie que l’Islam meure-t-on encore aujourd’hui? Est-ce que ces têtes de nœud ambitionnent de nous bousiller l’humanité entière à défaut de pouvoir la convertir à leurs salades? Les musulmans, les gentils, ceux qui n’emmerdent personne avec leur fable, ils s’en prendront plein la gueule par les fachos de tout poils – qui oublient par ailleurs que 80% des victimes de l’État Islamique sont des musulmans.
Cette fusillade chez Charlie, le Front National en fera son beurre. La terreur est un cadeau mainte fois instrumentalisé dans l’histoire de l’humanité et cette connasse de Marine Le Pen, tant fustigée par Charlie Hebdo, ne s’en privera pas. Le troupeau dérouté, pris dans ses esclavages quotidiens, est avide de réponses simplistes.
Au royaume des sables bitumineux, Harper va nous jouer au Bush : le «terrorisme» sera partout. Cet adepte du baillonnage par lois mammouths, coupures de subventions et filtration médiatique fustigera ceux qui procèdent à la pointe du fusil. N’est-ce pas ironique pour cet ami de l’Association canadienne pour les armes à feu (NFA)?
Et icitte, en colonie, les provincialistes multiculturalistes du PLQ et les gauchistes communautaristes de QS, un genre que Charlie a toujours dénoncé avec autant d’ardeur que les xénophobes de droite, garderont assurément leurs œillères : en matière de religions, point de balises à l’horizon. Pour ces twits, la laïcité s’accompagne d’adjectifs creux. Misère!
Et pis nous, ceux qui ont envie de s’exprimer, de gueuler, de penser, de discuter, d’argumenter, d’illustrer, d’écrire, de filmer, de chanter, de théâtraliser, de mettre en musique, de sculpter, on en est à se demander si un zouf pré-pubère à barbiche ne va pas nous jaillir dans la gueule au premier coin de rue.
Mais notre livre à Djemila et moi, on va le livrer pareil! Sans la préface que Charb devait nous faire, c’est sûr… Mais on ne va pas se contenter de baver dans notre coin comme des homards su’l bord d’la gamelle. Charlie c’est moi, c’est nous.
★ Lecteurs, lectrices, j’espère que ça t’a plu ou autrement que ça t’as apporté un petit quelque chose. Tu peux visiter ma page de «DONS» (t’y trouveras un aperçu (nivelé au plus bas) de la valeur d’un billet comme celui que je viens de t’offrir). T’as même le droit de m’encourager! ★