Voici un récapitulatif, tout en dessins, de ma glorieuse carrière. Quelques mots d’abord afin d’expliquer pourquoi ce Blog est devenu intenable. Tripes sur table! Si ça te fait chier (ça peut se comprendre), passe tout de suite aux dessins (pour peu que ça t’en aies envie). T’as qu’une chose à savoir fiston, le Blog se termine ici!
Je serais tenté d’étaler sur des kilomètres tout ce qui m’a siphonné, les trahisons, les déceptions, le bruit des silences (parfois complices)… Mais ce serait alors allonger la marinade de mes passions tristes. Si Aprilus s’est longtemps complut dans la marge, l’époque appelle désormais à la prudence. Aujourd’hui, faut avoir la couenne dure et le portefeuille garni pour crayonner façon Charlie. Au menu : insultes, menaces, doxxing, taggage, censure, poursuites – et même, coups, incendies, fusillades, égorgement, décapitation… Les risques sont réels. Surtout quand t’as ni webzine, ni canard, ni éditeur. Surtout quand t’es seul.
L’une des choses les plus sympas qu’on m’ait dite c’est « tu fais peur avec ton talent ». Mais le revers de cette médaille c’est que même les adeptes se font discrets. Ils ont la frousse. Alors imagine les tièdes! Par contre, ceux qui détestent se lâchent lousse…
Aprilus, Charlot-pays, laïcard et franchement indépendantiste
J’sais pas si t’as remarqué, mais côté Charlots, y’a pas foule au Québec. Ici, on a des caricaturistes « bon enfant ». Des Geluck. Au pays des clochers, cherchez pas de Choron, de Cavanna, de Reiser, de Charb, de Siné, de Riss, de Cabu, de Luz…
Goldstyn, alias Boris, à l’Aut’ Journal, y va parfois d’un truc pimenté, fort de son immense talent. Sinon, de l’aut’ bord de la barricade, au «nouveau Devoir», on a Godin qui ne s’embarrasse pas de tabous quand il s’agit d’avaliser les fantasmes de l’extrême gauche. Tout comme Aislin, du Montreal Gazette, tiens. Et pis t’as les habitués de la fachosphère de gauche, ceux de l’ombre, une poignée de consanguins idéologiques qui proutent, full safe, en vase clos.
Une dernière saleté pour la route.
T’as même des patriotes de mes deux qui ne se contentent pas de t’ignorer mais qui te plantent pour un gag (du genre élémentaire à capter), quitte à bêler en stéréo avec un collabo diffamateur, intimidateur et menteur. Ce genre de justiciers au grand cœur ne se sont pas risqués à condamner ce qui ressemblait à un appel au lynchage d’Aprilus, avatar derrière lequel se trouve un type, une famille… À croire que nos chevaliers de la liberté méconnaissent les méthodes de l’autre meute.
En fait, c’est justement parce qu’il existe des Aprilus que le combat à l’encontre du racisme doit se poursuivre, et tout le monde ensemble. Blancs compris.
Naf-Naf Bérard
DÉLIRANT, ISN’T ? Je t’épargne les autres couches de bêtises…
En ces temps sur-judiciarisés, c’est chaud de défendre (ou pire encore, de faire tourner) un Charlot de la colonie. À la limite, c’est plus safe de faire circuler l’exotique et authentique Charlie Hebdo. Bref, ce sont eux – et les silencieux – qui auront eu raison de ma motivation. Mais comment les blâmer? Plusieurs sont relativement bons et utiles à l’Indépendance. Aprilus, lui, n’aura jamais su s’extirper du bac à sable pour aller gambader avec les «grands». Il ne lui restera plus qu’à grincer des dents lorsque les vertueux patriotes, ceux bien propres, qui ne tripatouillent pas le caca, iront à l’assaut des «méchants», de tous ces coupeurs de langues qui tapent la trail aux coupeurs de cous. Lecteur, ne t’inquiète pas de ma disparition, t’es entre bonnes mains.
Naf-Naf Bérard, lui, continuera d’être traité avec déférence. Nic Payne lui tendra le micro, Steve E Fortin l’oreille. Il pourra, en leur compagnie et en présence d’invités full respectables, promouvoir ses p’tits livres bons chics bons genres. TVA continuera d’exhiber son goitre pileux et ses naseaux encombrés. Et sans gêne aucune, il continuera à distribuer en coulisses son insulte préférée : «raciste», alors que son pitbull Gorlo affutera sa hache et excitera sa meute de fous furieux…
Tu vois compère Bouseux, camarade Tout-le-monde», Moins-que-rien, les diplômes et le réseau excusent tout! Projecteurs donc, sur ce juriste bully qui s’élance maintenant à l’assaut de la Loi 21 – tenez-vous bien, au nom de la Fédération Autonome de l’Enseignement (FAE)… laquelle procède contre l’avis de 77,75% de ses membres! Gens de la plèbe, crottés, sous-éduqués, punks à chiens, à défaut d’Aprilus, pour rigoler, il vous restera Bérard.
Hara Kiri
Jouer à Aprilus c’est cultiver un malaise. Tu files mal de passer sous le radar, de ne pas gagner un rond, mais en même temps, tu savoures ta liberté. Quand tu te retrouves exposé et qu’une déferlante de fumier s’abat sur toi, la solitude t’accable, la peur et les doutes te grignotent. C’est mauvais pour la santé, la famille, le travail, les finances, etc. Aujourd’hui, t’as plus le droit à l’erreur, même si t’es personne! Pour faire court, l’époque m’écœure. Surtout, chu fatigué d’être isolé, hors de la chasse-gardée des valeureux patriotes et des Charlie de supermarchés. Je t’avoue que je me suis fais violence pour joliment boucler la chose et commencer à faire un peu de ménage sur ce foutu site. Voilà pourquoi recentrer sur la tribu, la famille, m’occuper de mon père proche-aidant, de ma mère Alzheimer, de mon chiot, me fera le plus grand bien… Nous fera du bien. Car l’aventure Aprilus fait flipper ceux que j’aime.
Bon, c’est dit. Maintenant, pour ceux qui m’ont soutenu, voici un petit voyage dans le temps. Ça ne m’arrache pas la gueule d’affirmer que je pense que j’étais rendu « pas trop mauvais ». De 2012 à 2020, je t’invite à découvrir la genèse d’Aprilus.
Merci aux amateurs!
L’Aprilus larvaire
Des petites bêbêtes, naturellement du genre de celles qui répugnent, des batraciens, reptiles, rongeurs…
Par la suite, les hormones, les films d’horreur, Franquin, puis Reiser et Falardeau ont changé le ton. Je vous épargne les dessins de l’époque, notamment les aventures d’Hector le crapaud sanguinaire, Lucien le viellard zombie, Robert the Killer lips, etc. Quoique mes vieux potes apprécieraient…
Journal Ensemble
Au-delà des bouts de papier, «l’illustration en tant que métier» s’est taillé une place autour de 2009, via un livre jeunesse pour le Club des Débrouillards Réunionnais. De retour au Québec, j’ai été invité à me joindre au défunt Journal Ensemble (qui me doit d’ailleurs une belle cagnotte dont je ne verrai jamais la couleur). La plupart des dessins faits pendant cette période sont médiocres. J’en ai viré la plupart du site.
Blog Aprilus, les débuts
J’ai démarré le blog, pour le plaisir de partager et pour m’affranchir de toute contrainte. Pour jouer au Charlot. La plupart du temps, je suis gêné de revoir ce que j’ai produit durant cette période. C’était pas au point.
À Bâbord!
À Bâbord! C’était une incursion dans le monde du publi-reportage QS pour arrondissements boboïde Montréalais. L’essentiel des dessins retenus tapaient sur le PQ. Jamais rien de rude sur QS. Je les ai quitté pour sortir de leur foutu cadre.
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BD (ou extraits) larguées sur le Blog
Le Maraîcher Masqué… inspiré de Donald, un ami maraîcher. Ci-dessous, la 3ème de 3 planches avec ce personnage, pas la meilleure en terme de gag, mais j’aime bien les dessins, la p’tite dame…
Les couilles de terre. 2ème de 3 planches. Une 4ème devait être faite mais j’ai laissé tombé l’affaire. Cette BD devait figurer dans une revue satirique que nous aurions appelée Tabarnak! Projet avorté.
Les aventures de Stifine, fieffé pétrophile. 4ème de 4 planches mettant en scène un Stephen Harper venu de l’espace (dans un suppositoire géant) car rejeté par les siens.
Pastiches…
Toujours pour ce même projet de revue, nous avons envisagé produire des photo-montages et des pastiches de pubs façon Hara Kiri… En voici un :
Le Québécois
Puis vint Le Québécois. À partir de ce moment, je crois que j’étais, du point de vue de la technique, plus mûr. Au départ, toujours cette manie de surcharger, d’en mettre le plus possible, d’incorporer un max d’idées – pour bien montrer que j’avais abordé le sujet en tenant compte d’un max d’angles. En réalité, faut pas chercher à faire le malin… Simplement, se donner du plaisir, rigoler. Aprilus est graduellement devenu plus digeste – il me semble. Le coup de crayon, plus sûr. Toujours sale et nerveux, mais plus vrai, plus spontané. À quelques dessins près, je n’ai pas honte du stuff que j’ai publié dans ce webzine. Mon premier texte illustré à «plutôt bien tourner» s’intitulait «Moi raciste? Fuck you!» 10 ans plus tard, nous marinons toujours dans le même merdier…
Ci-dessous, la BD Kwebek 3000. J’en suis toujours satisfait. On y découvrait les deux derniers «nègres blancs d’Amérique» (bien bleus, car la négritude qu’évoquait Vallière n’est pas qu’une question de mélanocytes) au fond d’une fosse dans un parc animalier de l’an 3000. J’ai réchauffé ces deux personnages en quelques occasions.
Quand Trudeau fils s’est mis à mettre au rencart l’honourable Stephane Dion, le géniteur de la Loi sur la Clarté, je me suis bien bidonné. Ce sale roquet qui jouait au vertueux était un très petit politicien. Un politicien bien conventionnel. J’aime bien ces dessins, notamment les expressions du roquet.
La grande dérape, c’était quatre planches longues à chier. À chaque gros billet c’était des jours de travail et des nuits en pointillés. Cette fois, vous retrouverez les bestioles de l’Aprilus juvénile… Plus lourd en texte, certains aiment moins pour cette raison. Si j’avais du temps à perdre, je réécrirais certains passages. Je vous colle les deux dernières planches.
Le taon
La parenthèse Le Taon a été chouette. Un belle gang, vraiment. On rêvait de la même chose; un zine satirique québécois, dans la tradition Hara Kiri. Seulement deux numéros PDF, une somme considérable de travail. Sans lendemains.
La censure
J’ai été tassé du Journal Le Québécois en raison d’un billet réalisé en collaboration avec Philippe Dujardin, un homme pour qui j’ai une grande admiration. Ce billet intitulé «Ceux qui hurlent avec les loups», j’en suis toujours fier et j’estime qu’il fessait dans le mille. Pour être bref, le p’tit rédac’-chef détestait Dujardin. P’tit penchant antifa, fort peu Charlie (il avait tourné en dérision le Journal décimé par des islamistes), le p’tit castriste a flanché. Patrick Bourgeois a abordé la chose avec une déconcertante désinvolture. Encore aujourd’hui, ce salopard me retourne l’estomac. Seul Pierre-Luc Bégin a eu les couilles de maintenir le contact – tout mon respect donc.
À noter, je dessinais gratos pour ce webzine. Jamais reçu un rond du Journal Le Québécois. Si vous vous voulez les encourager, ils vendent des camisoles «Liberté» et des t-shirt «Falardeau»…
Pour avoir partagé ce billet, Roméo Bouchard a consolidé son statut de tête de Turc de Gorlo et de ses suiveux. Monsieur Bouchard est l’une des rares personnalités connues a avoir osé partager mon travail, et ce même s’il n’est pas spécialement adepte d’humour trash. J’en suis immensément flatté. De la même génération, un bonze de QS, Paul Cliche, s’est plaint de notre pamphlet… au PQ! Comme si le parti était responsable de cet ignoble duo comportant un dessinateur «scatologique». Assez révélateur!
Je soupçonne Zanetti d’avoir pleurniché en coulisses contre notre article. Le député Zanetti était aussi chroniqueur au Journal… Sans panache, il y faisait de la pub pour QS. Le philozouf s’est illustré en piétinant la volonté populaire ainsi qu’en se vautrant dans l’infamie lors de la commémoration des attentats de la Grande Mosquée de Québec. Pour moi, c’est un Jean d’amour de gauche, un collabo à barniques.
Philippe Dujardin, mon partenaire dans cette aventure, c’est une tête bien faite. Un homme viscéralement à gauche. Une gauche non imprégnée de thèses étazuniennes. C’est un homme libre qui n’est pas colonisé des neurones, un vrai patriote qui nous est venu de France. Comme Charles Hindelang (le français joué par Frédéric Gilles dans le film Février 1839), c’est mon frère. Ça me troue le cul de voir ces hordes de chroniqueurs abjects grassement payés, alors que Dujardin nous délivre gracieusement et presque quotidiennement des perles sur FB. On le bassine souvent avec son militantisme au sein du Parti Communiste Québecois en tentant de le dépeindre en rouge nostalgique et en usant des stéréotypes d’usage. C’est complètement débile. J’ai fait de belles rencontres (virtuelles) au PCQ. Là-bas, on a osé défendre mes dessins, même les plus baveux. Le PCQ, c’est avant tout un espace de brassage d’idées. On n’y trouve pas d’indépendantistes tièdes. Aucun candidat ne se présente aux élections et le dogmatisme est loin d’y régner (contrairement à ce que l’on observe chez QS).
Quand on parle d’indépendance, Dujardin dispose d’un redoutable instinct de stratège (forcément, ça le fera chier de me lire) et il a tout l’arsenal requis pour coller dans les naseaux de ses détracteurs le recul historique et sociologique qui leur fait défaut. Qui plus est, l’homme maîtrise admirablement la langue du pamphlet et il est imprégné de la tradition satirique. Nous avons les mêmes références en la matière; celles de «l’Ancien Monde», comme celles du Québec. Enfin, Dujardin a le don de me faire sortir les griffes, comme en atteste le Couillard qui suit (le doigt d’honneur et l’air sadique, c’est lui) :
Reprise du blog
J’ai beaucoup tapé sur la gauche régressive à partir de mon éviction du Journal Le Québécois. Après avoir saigné mes brakes sur le cas de Mosti et de Bourgeois, le premier billet fut toutefois consacré à la CAQ…
Les dessins qui suivent sont extraits d’un texte intitulé Les intrus, sur les penchants intersectionnels d’une certaine gauche québécoise. De nombreux parallèles avec la biologie (ouaip, je suis biologiste), notamment avec les espèces exotiques envahissantes (à savoir, les idées provenant des campus Étazuniens, des idées dont QS est l’un des principaux vecteurs au Québec)…
Ce qui suit accompagnait une texte de mon cru intitulé «Les eaux troubles de la gauche». Également, des parallèles avec la biologie. C’était juste avant le premier confinement.
J’ai aussi eu l’occasion de collaborer avec l’infréquentable professeur François Doyon, également un ancien d’À Babord! Voilà un philosophe qui ne m’a pas aidé à me faire des amis. L’homme est intense. C’est un «immense provocateur» qui mène une existence en dents de scie (on va se comprendre) – c’est pourquoi j’ose croire qu’un coma (sur FB) lui ferait aussi le plus grand bien. Contre vents et marées, j’aime l’infâme professeur pour son implacable scepticisme, son athéisme brûlant et son amour de Nietzsche (dont il a su m’imprégner). Doyon a aussi la fièvre de l’indépendance et de la liberté, ce qui me plaît d’emblée. Entre frères de lutte, en terre de dominés, on s’offre parfois des mots durs sur les nôtres. Ils le méritent. La vérité, Doyon la cherche d’où qu’elle émane; pas de cloisonnement droite-gauche et c’est très bien. C’est aussi ce que m’a appris Proudhon l’anarchiste. Ensemble nous avons mis au point une procédure redoutable. Je mettais la table et le professeur jouait du bistouri, armé d’une langue sobre mais redoutable, le tout pimenté de dessins incisifs.
Doyon est un adepte sincère de mon travail, l’un des seuls à avoir eu les gonades qu’il fallait pour le diffuser (et le rediffuser). Moi, les marioles qui viennent me dire «fait ci ou ça», «ce serait drôle si», mais qui jamais n’osent faire tourner, c’est pas souvent que je les exauce…
Doyon a aussi été l’une des rares plumes, à se dresser à mes côtés chaque fois que la marde me tombait dessus. Enfin, comme Dujardin (avec qui il a réussi à se brouiller), Doyon a cette faculté de me crinquer. Brasser des idées avec lui est donc un grand plaisir.
Ensemble, nous avons cuisiné certains de ses collègues philosophes, des coquilles vides surexposées, notamment les deux rigolos qui suivent. Le premier, Celui-dont-on-ne-prononce-plus-le-nom, se perçoit comme un Boba Fet chasseur de fachos (je te jure, c’est lui qui le dit)… Roi du doxxing et de la mauvaise foi, il sort les éléments de leur contexte pour mieux tordre le réel. L’important c’est de conforter ses croyances et celles de ses suiveux, quitte à bousiller des vies. Bien souvent, celles de gens modestes.
Le second (comme le premier), était un autre «expert» patenté de gauche, champion dans l’art de relativiser les dérives islamistes. Notez bien l’usage de l’imparfait : l’Anarchopanda est disparu du décor pour cause d’allégations de «frottage»… Trop puissant de voir Gorlo s’en distancier!
Doyon et moi avons commis ensemble deux billets sur un sujet extrêmement sensible; les minorités sexuelles. C’était un terrain miné. Malheureusement, je crois que peu de gens se sont donnés la peine d’aller au-delà du titre du premier article. Doyon apporte pourtant de nombreuses pistes de réflexions pertinentes.
Ci-dessous, une œuvre inédite réalisée spécialement pour l’infâme professeur Doyon. Il en a fait un t-shirt (ce qui m’a fait grand plaisir) :
Moi aussi, je me moi…
Sur le blog, j’ai aussi donné dans le personnel. J’y ai pleurniché et ça me gêne aujourd’hui… Mais parfois ça donnait de bons trucs :
La mort de mon chat Crochet, texte et dessins… Il était cool ce matou Réunionnais. Plusieurs semblent avoir apprécié.
Réflexions sur une amitié érodée par le temps et les évènements. À partir d’un ouvrage de Michel Onfray. Quelques bons dessins accompagnaient ce texte.
Laïcité
En 2015, sur le thème de la Laïcité, j’ai produit une trentaine de planches pour le livre d’une persônnalité publique… qui m’a ensuite largué. Absence de contrat, naïvement. La confiance et l’admiration, simplement… Ironiquement, quelques mois plus tôt, au lendemain des attentats contre Charlie Hebdo, larmoyante, elle me remerciait, de ne pas la lâcher, de ne pas céder à la peur. Je devais me préparer, disait-elle, à aller à TLMEP (ce qui me pétrifiait) et à rejoindre les colonnes de Charlie Hebdo… Charb, l’un de mes héros, devait même signer la préface de ce bouquin avorté. Il a été fusillé par les frères Koachi.
J’ai fait tourner quelques uns de ces dessins dans Le Québécois mais la plupart n’ont jamais été diffusés. Certains ont moins bien vieilli. Quelques-uns sont ici diffusés pour la première fois. L’un d’eux a été retapé pour l’occasion.
Les pointes de Brie
Projet crevé dans l’œuf. Un autre (je ne vous les raconte pas tous)… Je comptais illustrer les aphorismes d’Albert Brie en piochant dans le règne animal. J’avais même coupé le sulfureux suffixe «us» pour signer April, histoire de me donner une chance… J’en ai fait tourner quelques-uns dans Le Québécois.
Merci à mon ami J.F. Coutu d’avoir cru en moi et d’avoir tenté de vendre la chose. Merci camarade de m’avoir accompagné et encouragé toutes ces années!
Miki & Riki
Inspirés de deux petits racialistes ruraux de gôche. Je les ai créé suite à une prise de bec autour de la censure de Kanata et de Slav : incapacité débilitante à confronter leurs idées, réflexes de repli en safe-space, mépris des gens ordinaires, etc. Typique de cette néo-gauche dégoulinante d’intersectionnalisme. En région, ce genre de guignols contribue à ce que les greffes ne prennent pas toujours facilement (comprendre : les nouveaux venus au bled peinent à se tailler un place). Ils tentent de définir ce que devrait être l’écosystème culturel. Je leur ai consacré 3 ou 4 billets de Blog, dont une lettre qui était plutôt bien.
Ci-dessous, leur ultime apparition sur le Blog : Miki & Riki font chier le peuple. Aprilus a pris du galon…
Les derniers moments du blog
Avant le trépas, Aprilus aura été en mode réaction. Avec quelques amis, nous avons répondu comme il se doit à un certain juriste bien pédant… Ne grattouillons pas trop la chose. Le gars n’est qu’un symptôme de l’époque. C’est cette dernière qui m’indique la sortie.
Pour finir en beauté, plutôt réchauffer ma dernière BD. Car elle est très bien.
L’art communautaire & Cie…
À travers tout ça, il y eu des incursions dans le monde de l’Art communautaire. Merci à Dominique Malacort pour l’initiation! Non-exhaustif, je colle ici quelques trucs…
Bourse avec l’école spécialisée Joseph-Paquin. La fin du projet a été court-circuité, du moins pour un temps, par le premier confinement. La vidéo (conçue avec une dame du milieu) témoigne de l’avancement des choses à ce stade ainsi que de la méthode. Nous avons ensuite pu mener le projet à terme. Veuillez excuser le «ça va bien aller» au terme du clip.
La gang du Centre Le Vallon en Outaouais. Des «décrocheurs» qui raccrochaient d’aplomb. Ce projet fut une expérience mythique et immensément gratifiante.
Récits du terroir : réalisation d’un album BD avec des jeunes de 3 communautés. Merci Amélie Brière!! Description ci-bas, avec la 4ème de couverture…
Souvenir du Chœur de la Résistance, projet orchestré par la grande et héroïque Dominique Malacort.
Théâtre d’action, de sensibilisation et d’éducation populaire (2013-2014) :
Saute-Moutons, le Trio d’enfer… Un spectacle qui aurait dû cartonner et circuler d’avantage. Notre récit était génial, drôle, mordant et ancré dans le Québec. J’aimerais un jour mettre ça en BD… Mais là, comme je t’ai dit, j’ai la flegme et j’ai pas envie de téter qui que ce soit pour refourguer mes bricoles. Et pis Fred Dubé et Naf-Naf m’ont dit que j’étais un raciste sans talent… Putain d’époque.
Bref, le monstre, ce n’était que ça…
Terminons sur les mots de Brie…
Et puis, MERCI François (1), François (2), Philippe, Antoine (1), Antoine (2), Cynthia, Chantale, Suzanne, Guy, Anthony, Marie-Élaine, André, Yves, Daniel, Jean-François, Annie, Dominique, Douce, Roméo, Géronimo, Alain, Michel, Mike, Ian, Marie-Andrée, Ronald, Carl, Christian, André-Jean, Daniel, Clarence, Ben, Robeûrt, Mireille, Vincent, Ophélie, Martin, Sébastien, Luc, Gaétan, Jérôme, etc., etc.
★ Lecteurs, lectrices, MERCI d’être là. J’espère que ça t’a plu ou autrement que ça t’a apporté un petit quelque chose. Tu peux visiter ma page de «DONS» (t’y trouveras un aperçu de la valeur d’un copieux billet comme celui que je viens de t’offrir). ★
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