Les eaux troubles de la gauche

mars 6th, 2020
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La progression de l’idéologie intersectionnaliste, son éclat boboïde, ses méthodes, son anglomanie, ses chiens de garde, sa confiscation graduelle de l’espace médiatique, culturel et de l’enjeu environnemental, son véhicule politique (Québec Solidaire), son instrumentalisation fédéraliste et droitisante… Bien peu pour moi. Les full open d’aujourd’hui auront un jour l’air aussi caves que Sartre et sa cour alors qu’en leur temps, ils encensaient Staline.

Le banc est un comportement d’agrégation. Lorsque le banc de poissons change de direction, chaque poisson se tourne, et se met à suivre le poisson qui le précède immédiatement (…) Les espèces formant des bancs sont qualifiées de grégaires. Wiki

Les bancs

Il se tiennent en rangs serrés, terrorisés à l’idée de penser par eux-même et d’être jugés par les leurs. Être cool a un prix individuel mais aussi collectif. Car si le banc permet d’échapper à une «idée» de passage, il appauvrit la cervelle, fragmente les populations, neutralise l’énergie et détruit les ambitions de l’ensemble (l’écosystème, pour rester dans les analogies marines); ce qui n’est pas pour déplaire aux grands carnassiers fédéralistes, ceux qui trônent tout au sommet du réseau trophique (ensemble des chaînes alimentaires). À tribord toute, les bancs décérébrés nagent, pathétiques, dans le même sens.

Les poissons-pilotes

Sous un autre angle, la p’tite gauche intersectionnaliste peut être comparée aux poissons-pilotes puisque, comme eux, les conditions de leur épanouissement sont garanties par les super-prédateurs. Ces monstres se contre-crissent bien des miettes qu’ils sèment pour le bonheur des siphonneux à livrée orange. Portés par l’onde de proue des mégalodons et autres insatiables mâchoires, les téteux orangés se trouvent exposés. Ainsi, ils sont «utiles». En effet, ils détournent l’attention, distraient la galerie, bref, ils «noient le poisson» – à savoir la convergence des forces indépendantistes. Exposés, les poissons-pilotes le sont bel et bien, et ce, à grand renfort de projecteurs canadiens. Les thèses Étazuniennes, indigestes, excessives et grotesques des siphonneux ne sont importantes qu’en apparence et dans certains biotopes restreints – le plus souvent boboïdes. Pour cela, les monstres marins s’accommodent bien de leurs tumultueux mais inoffensifs voisins.

Les biotopes

Il y a les « basses-œuvres » et les «pestaks passe-partout». Au fond des abysses les plus obscurs, l’obsession de la «notion de race» (remise aux goûts du jour par les idéologues intersectionnalistes), alimente les ferments de la discorde alors qu’elle revêt des atours bon chic bon genre en surface, au cœurs des récifs clinquants.

Dans les gouffres sous-marins, le plus souvent masqué, on méprise, amalgame, salit, diffame, insulte, casse, frappe, menace, censure, déforme. Le tout impunément, à l’abri de l’emballement médiatique qui, à la façon des pélicans, s’abat sur les micro-bancs, pourtant éparses, de poissons-loups (référence aux meutes extrême-droitisantes et autres réceptacles culs-de-sac). À niveau égal de bêtise, traitement différencié; à croire que certaines meutes (ou bancs) sont utiles aux top-predators

Dans les récifs flamboyants on normalise, on habitue, on coolifie, on dompte, à renfort d’illusions à saveurs peoples. On y use des mêmes artifices que ceux auxquels nous exposaient Falardeau et Poulin dans leur film Pea Soup (1979). Des minets, des minettes forts de leur viande jeune, ferme et poudrée, de l’étalage de rêves qui sentent bon les sesterces, un brin de branlette intellectuelle dilué dans une marmite d’insignifiances formatées par le diffuseur radio-canayen.

Parfois les deux écosystèmes communiquent et un gourou des vases obscures se retrouve adoubé par les cools des récifs. Pendant ce temps, alors que les idiots utiles flattent quelques égos victimaires au dépend de l’intérêt général (forcément fasciste, patriarcal, occidental, colonialiste ou autres fléaux fantasmés), les prédateurs bien gros se goinfrent et le vernis Canadian full waterproof sèche en une pellicule rouge à la surface des eaux bleues du Québec.

Les vecteurs politiques

Les combats des «dominés» (soigneusement classifiés par les soins d’une poignée d’intellos pédants, racialistes, arrogants, incapables de débattre et signant de sottes missives, sans souffrir de la présence de la signature de l’infâme Gorlo-fouille-merde) ne convergeront nulle-part tellement les intérêts qu’ils représentent finissent immanquablement par s’entrechoquer. Par exemple, le féminisme et l’activisme végan sont-ils compatibles avec l’islamisme victimaire? Ouch! Du coup, en eaux politiciennes, selon les circonstances électorales ou la clientèle ciblée, certaines luttes tendent à être balayées sous le tapis alors que des promesses peuvent se trouver trahies. «La politique autrement», façon Marissal et Zanetti, ressemble à s’y méprendre à celle des Libéraux, elle prolifère en eaux sales et turbides.

Moé le monde, j’veux pas savoir d’où ils viennent, j’veux savoir où ils vont. Le monde, ils peuvent être blanc, jaune, noir, mauve, bleu avec des pitons jaune-orange : j’m’en câlisse. S’ils veulent se battre avec moé c’est mes frères. On est pas des racistes. Il faut arrêter de toujours s’excuser. Le problème est ben simple. Le Québec, c’est un pays conquis et annexé par la force. Il a été conquis par la force des armes en 1760. Pis annexé par la force avec l’Acte d’Union en 1840. La Confédération, c’est juste la suite de l’Acte d’Union. Donc, le peuple québécois est un peuple soumis, un peuple vassalisé, un peuple inféodé à un autre… Pierre Falardeau

Au Québec, les vecteurs politiques des obsessions intersectionnalistes sont le Parti Libéral, pour le versant Canadian light, et Québec Solidaire pour le versant hardcore. Ce dernier a ceci de particulier qu’il se prétend indépendantiste. Or, au même titre que l’interminable branlage dans l’manche PQiste (puisse-t-il prendre fin prochainement), ce parti boboïde est fondamentalement nuisible au projet d’indépendance. Il l’est également aux luttes traditionnelles de la gauche fondées sur l’analyse des différences de classes et des enjeux de pouvoir/domination qu’ils sous-tendent.

Condamné à nageoter dans le sillage de requins à la panse distendue, QS, à grand renfort de pitreries, parvient même à maintenir ses ambitions environnementalistes dans la marge de l’agenda politique de l’appareil gouvernemental. Ce n’est pas pour rien qu’ils furent consacrés «meneurs en la matière» par la classe médiatique alors que leur plateforme n’était aucunement plus ambitieuse que celle de leurs rivaux préférés, les abominables péquistes, ces perfides xénophobes néolibéraux nuisant avec véhémence aux voix progressistes. L’Entuquée et la Pinotte à lunettes peuvent bien vouloir sauver Terre-Mère à coups de clips Youtube full swells pis de sermons enfournés dans les glottes béantes d’étudiants biberonnés à la culture made in USA et vaccinés (parfois par les soins de leurs profs) contre l’esprit critique…

Faut arrêter de toujours s’excuser

La gauche c’est pas ça. C’est pas eux. Ma gauche ne méprise pas le peuple! À chaque fois, j’ai les poils qui se dressent quand j’entends des journaleux, le plus souvent Radio-Cadenadiens, nous claironner pareille connerie.

Et l’indépendance d’un Québec miraculeusement converti aux excès intersectionnistes, c’est pour la semaine des quatre jeudi – et ça, c’est trop tard pour NOUS. C’est une «condition intenable».

Il faut éjecter ces nuisibles de l’équation ou du moins les contraindre à sortir de leurs foutus safe spaces. En bons humanistes, faut les guérir de leur incapacité à débattre et à réfléchir librement, hors de leurs bancs. J’sais pas si ça va prendre un exorciseur ou un coup de pied au cul, mais une chose est sûre, faut appeler la chose par son nom : intersectionnalité.

Le mot ‘race’ n’a aucun substrat scientifique. C’est un mot dangereux.

Née dans la contexte post-ségrégationniste Étazunien, les notions sous-jacentes ne constituent pas qu’une mosaïque de bêtises. Tout n’est pas à jeter. Mais force est de constater que les expressions les plus extrêmes sont superbement grotesques. On n’a qu’à penser au concept d’appropriation culturelle (c’était l’argument plaidant contre les pièces de Lepage, Kanata et Slave), au racialisme (ça prend un code de couleur pour être authentifié? des mesures crâniennes?), aux espaces sécurisés (existe-t-il plus grande offense à l’intelligence?), aux casseurs végans ou au spécisme qui, si on suit la logique des courants les plus exaltés, réhabiliterait les procès moyenâgeux d’animaux.

Quand une idéologie vire en obsession fascisante et quand des relents d’instrumentalisation saturent les naseaux, faut le souligner à gros traits. Faut arrêter de toujours s’excuser.

Le dessin de gauche fut insuportable pour le petit rédacteur du Journal Le Québécois :
«Après tout, ce sont des indépendantistes».

★ Lecteurs, lectrices, j’espère que ça t’a plu ou autrement que ça t’as apporté un petit quelque chose. Tu peux visiter ma nouvelle page de «DONS» (t’y trouveras un aperçu (nivelé au plus bas) de la valeur d’un billet comme celui que je viens de t’offrir). T’as même le droit de m’encourager!

Note : Le présent billet a été envisagé avec le blogeur Carl Boileau, que j’apprécie beaucoup. Sous peu, il vous servira une série d’articles sur des thèmes connexes. Et vous savez quoi? Il aura le doua d’utiliser mes dessins!


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